Inde-Amritsar-Punjab-Golden Temple
Il fait encore nuit noire. L’air est frais. Je marche tranquillement dans les rues d’Amritsar. Des chiens se restaurent dans les poubelles. Je me dis que je n’aimerais pas me réincarner en chien indien.
Il y a des hommes dans un minuscule tea shop qui boivent leur chaï. L’Inde ne dort jamais. L’Inde respire de façon perpétuelle, elle ne s’arrête jamais. Ni les rickshaws, ni les vaches, ni les gens, ni les rats, ni les lumières des villes ne font de pause en Inde.
Je la vois cette entrée du Golden temple, temple sacré des Sikhs. Je pose mes chaussures, met ma dupata sur la tête et entre. La nuit diminue et le soleil commence à pointer le bout de son nez. Il y a déjà quelques fidèles présents qui font leurs ablutions ou qui se sont installés en tailleur sur le sol marbré.
J’y suis venue pendant 3 jours, pour attendre le soleil se lever mais aussi pour lui souhaiter une belle nuit. J’y ai dormi, j’y ai mangé, j’y ai observé des groupes d’hommes entiers se purifier, j’y ai « chaïé », j’y ai vu des poissons, mais principalement, j’y ai médité et c’est comme si je n’avais eu besoin de plus rien d’autre au monde.
Je ne savais pas qu’on pouvait être rempli de gratitude et de sérénité juste en pénétrant dans un lieu. Ce sentiment de plénitude est indescriptible. J’y ai croisé des personnes de confession hindous, jaïns, musulmanes, catholiques contempler, communier et ne faire qu’un sans se soucier de la couleur de peau, de la tenue, de la religion, du Dieu dans lequel chacun d’entre eux croyait. J’y ai vu la tolérance et la douceur d’être au monde. This is India. Incredible India.
En Inde, la première question que l’on te pose (non en fait il y a 2 questions!) c’est : » Quel est ton Dieu? ». Tu ne peux pas répondre que tu n’en as pas car pour une grande majorité d’indiens, Dieu est partout. Avoir un invité dans sa maison, c’est accueillir Dieu chez soi. Dire que tu ne crois pas en Dieu c’est comme dire que tu ne respires pas, c’est comme si tu dis que tu es mort. C’est tout bonnement impensable. (Et la seconde question :c’est « are you married? »… Bon et là, c’est un peu comme la première question : tu te dois d’avoir une réponse. Et être célibataire n’est pas une réponse!! C’est une malédiction!)
Au Golden Temple, j’y ai croisé ce papi si doux et si mignon que j’avais envie de me coller à lui pour regarder dans la même direction la lumiére divine que dégage ce temple. J’imaginais nos conversations; lui dans un vieux punjabi que je n’aurai pas compris mais je savais que ça n’aurait eu aucune importance car je lui aurais parlé un français qu’il n’aurait lui même probablement compris mais nous nous serions tout de même entendu. Parce que l’Inde c’est ça: tu peux être différent et si semblable à la fois. L’autre c’est toi.
Le reste du temps, dans ce temps, je ne pensais pas, j’étais moi…avec tout ça ! Je me souviens du premier film que j’ai vu quand j’ai commencé à vivre en Inde: Rang di Basanti où je découvrais pour la 1ere fois ce temple. Je me souviens m’être dit qu’un tel endroit qui existait ,je ne pourrais pas y échapper, il faudrait que j’y aille. IL m’a fallu 5années, mais j’y suis allée. Et en vrai, c’était encore mieux que dans mon imagination.
L’Inde ne se décrit pas, elle se vit. On peut éventuellement penser qu’on l’apprivoise mais l’illusion ne dure jamais longtemps. On peut la rêver en vivant la réalité. Elle peut être douce et ardue à la fois. Elle est familière et sauvage. Elle est féerique et cruelle. On l’aime a 10 heures et on la déteste a 10 heures 01. On la ressent et on la rejette. On veut y rester mais on n’en est jamais sure. L’Inde est comme un trésor caché de notre enfance que l’on voudrait partager mais aucun mot n’existe pour la décrire à sa juste valeur. L’Inde c’est l’amour et la haine. Et toute la difficulté est d’arriver à faire cohabiter ces deux sentiments extrêmes.
Le Golden Temple fut une découverte que j’ai faite sur la fin de ma vie en Inde. C’est comme si j’avais gardé le meilleur pour la fin. Ce temple, il est comme l’Inde: il ne se décrit pas, il se vit aux différentes pulsations du jour et de la nuit. On ne va pas là bas en touriste, on y va en tant qu’élément participant à la constitution de l’univers, on y va pour ressentir et être.
Et toi, as tu déjà été au Golden Temple? Qu’en as tu pensé?
Bande son (ou la musique qui va bien)
« It onkar » >> https://www.youtube.com/watch?v=_YFqUPU24uI
Filmo : Rang di Basanti
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